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Certains auto-contacts sont des signes d’entretien de recrutement réussi

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Le toucher n’est pas seulement orienté vers les autres mais également souvent vers soi. De nombreuses études sur les auto-contacts ont été menées dans le cadre clinique. Il s’avère que les auto-contacts réalisés par les patients peuvent fournir de précieuses informations aux thérapeutes sur leur état psychologique. Ils peuvent être d’une importance particulière dans le diagnostic de troubles émotionnels.

Les auto-contacts peuvent être des indicateurs pertinents de la présence d’affects négatifs, d’anxiété, d’une attitude de retrait, d’hostilité, de dépression et reflètent une certaine instabilité émotionnelle. Plus largement, les auto-contactsinterviennent également dans le traitement de l’information, dans le langage et peuvent également être des indicateurs sur le type de personnalité des individus. Les auto-contacts sont donc des indices importants du fonctionnement psychologique des individus.

Les auto-contacts lors d’un entretien recrutement

Les auto-contacts ont souvent été étudié dans un contexte clinique et beaucoup moins dans le contexte d’un  recrutement. Dans le cadre d’un entretient d’embauche, les recherches ont montré que les comportements non verbaux affectent de manière significatives l’évaluation des compétences perçues du candidat comme l’intelligence, les compétences de communication et la confiance en soi. Les indices non verbaux ont même un impact significatif sur l’évaluation du candidat dans des entretiens de recrutement structurés. Cette influence implicite persiste même après avoir tenu compte de manière objective des différences entre les candidats.

L’intention de cette étude est d’étudier l’impact des auto-contacts dans un entretien de recrutement simulé. Pour correctement étudier ces indicateurs les auteurs ont développé et validé une grille de codage des auto-contacs basé sur les travaux de précédant auteurs datant des années 70. Cette grille de codage inclus aussi bien la location de l’auto-contact (tête, visage, bras, jambe, etc.) que l’action qui est réalisée (grattement, caresse, fixation, etc.). A partir de cette classification des auto-contacts, des codeurs spécialisés ont analysé les entretiens de recrutement réalisés pour l’étude. A l’issu de l’entretien le recruteur devait signifier s’il embauchait ou non le candidat et remplissait un questionnaire.

Les zones du corps les plus touchées par les candidats lors des entretiens sont les mains et le visage. L’étude des données recueillies montrent que la présence de certains auto-contacts et la perception d’autrui sont déterminants dans le processus d’embauche et de recrutement. A partir des différents indices relevés 5 prédicteurs permettent de prédire si un candidat sera embauché ou non :

  • Auto-contact des jambes et des pieds du candidat
  • Auto-contact des jambes et des pieds du recruteur
  • Auto-contact de la tête du candidat
  • Perception de la sympathie de candidat envers le recruteur
  • Perception de la sécurité du recruteur envers le candidat

Les résultats montrent que lors des entretiens de recrutement les candidats étaient plus à même d’être embauché quand ils se touchaient souvent la tête, les jambes et les pieds et qu’ils étaient perçu par le recruteurs comme sécurisant. De plus, les recruteurs qui faisaient davantage d’auto-contacts des jambes et des pieds et qui étaient perçu comme sympathiques par les candidats lors des entretiens de recrutement étaient plus à même de prendre une décision d’embauche favorable envers le candidat.

Selon les auteurs étant donné le peu de fois où apparaît les auto-contacts des jambes et des pieds, il est surprenant de retrouver cet indicateur comme étant pertinent dans la décision d’embauche. Une explication donné par les auteurs est que les recruteurs prennent leur décision favorable en cours de l’entretien. Ce qui les amène à être plus relaxé pour le reste de l’entretien. Ils changent alors de position permettant des auto-contacts sur des endroits plus difficile à atteindre qu’auparavant. Ces résultats doivent encore être répliqués avec d’autres études.

Référence : Goldberg & Rosenthal. (1986). Self-touching behavior in the job interview : antecedents and consequences. Journal of nonverbal behavior. 10(1).

De Hugues Delmas

Fondateur et rédacteur en chef

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