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Pseudoscience et non-verbal

Pseudoscience et le non-verbalDepuis les années 60, une multitude de recherches scientifiques ont documenté l’aspect silencieux de la communication. Or, le non-verbal est un domaine où les fausses croyances et les pseudosciences circulent abondamment; certaines d’entre elles sont même enseignées à différents professionnels qui, sans le savoir, verront leurs observations faussées par des notions n’ayant jamais fait l’objet de recherches scientifiques, voire même des notions contraires à ce que la science a établi.

Les critères pour identifier une pseudoscience

Dans un article publié en 2008, Scott O. Lilienfeld et Kristin Landfield exposent le problème de la présence des pseudosciences dans le milieu policier. Essentiellement, afin de distinguer ce qui est scientifique de ce qui ne l’est pas, ils présentent différents indicateurs. L’objectif est simple : minimiser le risque de prendre des décisions basées sur de fausses croyances. La pertinence de leurs propos est toujours d’actualité vu l’évidente difficulté que plusieurs ont à distinguer le vrai du faux dans tout ce qui est dit et écrit au sujet du non-verbal.

Les pseudosciences peuvent être définies comme des disciplines qui, de l’extérieur, apparaissent comme scientifiques mais qui, en réalité, ne le sont pas du tout. Malgré qu’elles ne respectent pas les règles des sciences, les pseudosciences imitent leur apparence si bien que l’individu qui ne s’y connait pas peut facilement être trompé et conclure erronément que le savoir qui lui est présenté est scientifique.

Plusieurs indicateurs peuvent aider à distinguer une pseudoscience des sciences, aucun ne permet à lui seul de caractériser une discipline de pseudoscience. Cependant, plus une discipline présente d’indicateurs, plus il est raisonnable de faire preuve de scepticisme. L’absence de révision par les pairs, le revirement du fardeau de preuve et l’utilisation d’un langage excessivement technique sont trois d’entre eux.

Par exemple, la révision par les pairs est une vérification des prétentions par d’autres scientifiques. Les pseudosciences ont plutôt tendance à faire vérifier leurs prétentions à l’interne, à éviter de les soumettre à des vérificateurs externes pouvant être sceptiques. Le revirement du fardeau de preuve, quant à lui, consiste à mettre sur les épaules des sceptiques le fardeau de prouver la fausseté des prétentions. Or, en science, le fardeau de preuve est sur les épaules de celui qui formule la prétention, non sur celles des sceptiques. Au sujet du langage excessivement technique, dans un effort pour paraitre scientifiques, les pseudosciences peuvent être caractérisées par l’utilisation d’un jargon impressionnant à l’oreille, similaire à différents concepts et termes de disciplines scientifiques, par exemple des neurosciences. L’individu qui n’est pas familier avec ces disciplines peut ainsi être convaincu de la légitimité du jargon et être victime de la tromperie d’une pseudoscience.

Lorsqu’il est question de l’aspect silencieux de la communication, que le professionnel à l’affût du non-verbal se fie à un ou plusieurs indices comportementaux avant d’agir, s’ils sont contraires à ce que la science a établi ou n’ont jamais fait l’objet de recherches scientifiques, le risque de prendre une décision basée sur de fausses croyances est le même. Si les décisions sont cruciales, les conséquences peuvent être pour le moins préoccupantes. L’importance de savoir distinguer ce qui est scientifique de ce qui ne l’est pas n’est donc pas à négliger.

Ce billet pseudoscience et non-verbal est reproduit avec l’autorisation de son auteur Vincent Denault, il a été initialement été publié sur www.vincentdenault.ca

Références :

  •  Lilienfeld, S. O., & Landfield, K. (2008). Science and pseudoscience in law enforcement : a user-friendly primer. Criminal Justice and Behavior, 35, 1215-1230.
  • Lilienfeld, S. O., Lynn, S. J., & Lohr, J. M. (2004). Initial thoughts, reflections, and considerations. In S. O. Lilienfeld, S. J. Lynn, & J. M. Lohr (Ed.), Science and pseudoscience in clinical psychology. New York: Guilford.

De Vincent Denault

Avocat, conseiller en communication non verbale

9 Commentaires

  1. Bonjour,

    Un très bon article. Pour poursuivre de façon ludique je vous recommande ce film qui traite du même sujet mais en confrontant la psychologie expérimentale à la para-psychologie : http://scepticismescientifique.blogspot.fr/2012/10/red-lights-une-bonne-introduction-au.html

  2. Bonjour,

    Merci Benjamin pour le film, je ne le connais pas (je cherchais justement des films sur mes centres d’intérêts du moment).

    Si tu en as d’autres, je suis preneur.

    Sinon, rien à redire sur l’article, Vincent fait comme d’habitude de l’excellent travail, et c’est une chouette personne !

  3. Merci pour ce très bon article sur pseudo science. Cela me rappelle parfaitement une discipline… La vérité est ailleurs.

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