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Comment les asiatiques interprètent-ils les sourires Duchenne et non – Duchenne ?

La reconnaissance des différents types de sourires ont été essentiellement et largement étudiés dans les pays occidentaux. Mais qu’en est-il dans les populations orientales ? Comment les personnes interprètent-elles les différents sourires ? 

De précédentes études conduites dans les pays occidentaux ont trouvé qu’aussi bien les yeux que la bouche étaient crucials dans l’interprétation des sourires. Les auteurs ont étudié si les sujets distinguiaient correctement les vrais des faux sourires. Dans les cultures orientales, spécialement en Chine « personne ne doit montrer ses dents en souriant » voici une règle sociale stricte, particulièrement pour les femmes, qui a durée des centaines d’années et ancrée culturellement. De plus il a été montré que les japonais ont des stratégies différentes dans la lecture des expressions faciales : les japonnais surévaluant les informations des yeux contrairement aux pays occidentaux qui parcourent tout le visage (perception des expressions faciales entre occidentaux et asiatiques). Etant donnée la prescritpion culturelle au niveau de la bouche et une stratégie d’identification des expressions excluant la bouche, les personnes chinoises distinguent-elles correctement les vrais des faux sourires ?
Il existe deux types de sourires : le sourire dit de Duchenne et le sourire non – Duchenne. Les deux types de sourires impliquent l’élévation des commissures labiales. Cependant la différence se trouve au niveau des yeux. Le sourire de Duchenne implique la contraction de l’orbiculaire de l’œil et fait apparaître des pattes d’oie aux coins des yeux ; ce qui n’est pas le cas dans le sourire non – Duchenne (le sourire et ses multiples formes).

110 sujets asiatiques – chinois – ont évalué 20 sourires – 10 sourires Duchenne et 10 sourires non-Duchenne. Les sujets devaient dire si les sourires étaient vrais ou faux. Ils devaient également renseigner la partie du visage sur laquelle ils s’étaient basés pour faire leur choix. Ils remplissaient aussi un questionnaire sur l’individualisme et le collectivisme.

Les résultats ont montré que les personnes qui regardaient de manière préférentielle la zone des yeux étaient plus fiables et avaient une meilleure sensibilité dans la détection et la discrimination des vrais – faux sourires. Il a aussi été mis en évidence que les personnes qui avaient un résultat élevé de collectivisme étaient plus douées pour discriminer les différents types de sourires. Ceci s’explique par le fait que les personne avec un fort score de collectivisme ont davantage d’interaction sociale, d’échanges et de contact que les personnes individualistes.

Les résultats indiquent que les sujets chinois qui suivaient la « méthode occidentale » de détection des sourires étaient particulièrement fiable et sensible dans la discrimination des vrais et des faux souires, de plus ces mêmes sujets avaient un score de collectivisme élevé. Les résultats montrent que les sujets asiatiques qui regardaient davantage la zone des yeux arrivaient à détecter correctement les vrais des faux sourires. Ils étaient plus performants que ceux qui favorisaient la zone de la bouche. Plus important, la capacité d’utiliser les yeux dans la détection des sourires était prédit par les scores d’individualisme et de collectivisme.Publié par Hugues Delmas

Référence :

  • Mai X, Ge Y, Tao L, Tang H, Liu C, et al. (2011) Eyes Are Windows to the Chinese Soul: Evidence from the Detection of Real and Fake Smiles. PLoSONE 6(5): e19903.
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De Hugues Delmas

Fondateur et rédacteur en chef. Il est doctorant en psychologie (université Paris 8) et directeur d'ADN Research (unité de recherche d'ADN Group). Il anime également le site dédié à la détection du mensonge : www.vousmentez.com.

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